les 4 stades de la BPCO selon le système GOLD. La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une affection de longue durée (chronique). La BPCO est décrite selon le système GOLD (Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease) en quatre étapes. Les objectifs du système GOLD sont d’accroître la sensibilisation à la BPCO et de réduire la morbidité (maladie) et le taux de mortalité (décès dû à une maladie).
La BPCO est une cause majeure de maladie et de décès aux États-Unis et dans le monde entier. En fait, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la BPCO est la quatrième cause de décès dans le monde.
Le système GOLD a été lancé en 1997 par plusieurs grandes organisations axées sur la santé, dont l’OMS.
Table des matières
Les quatre stades GOLD de la BPCO
Les personnes atteintes de BPCO développent des lésions pulmonaires dues à l’emphysème et à la bronchite (chronique) de longue durée. La maladie empêche les poumons de fonctionner normalement.
La BPCO n’est pas une maladie unique, mais plutôt un continuum de symptômes qui commencent par des symptômes légers et progressent jusqu’à un stade très grave.
Le système GOLD vise à classer la gravité de la maladie sur la base des symptômes et de la fonction pulmonaire, ainsi que de la prévalence des poussées.
Les stades de la BPCO sont les suivants :
- Stade I : précoce
- Stade II : modéré
- Stade III : Sévère
- Stade IV : très grave
Chaque stade peut présenter différents symptômes et nécessite différents paramètres de diagnostic. En général, un plan de traitement différent sera mis en place au fur et à mesure que la BPCO progresse d’un stade à l’autre.
Certains symptômes et modalités de traitement se chevauchent d’un stade à l’autre, mais les symptômes continuent de s’aggraver avec la progression de la maladie, du stade I au stade IV.
L’identification des quatre stades de la BPCO permet aux prestataires de soins de santé de suivre l’évolution d’une personne, d’identifier la gravité de la maladie (à chaque stade) et d’optimiser le traitement de la maladie.
Stade I : stade précoce de la BPCO
Au cours des premiers stades de la BPCO, une réponse inflammatoire anormale est présente dans les poumons, il y a une obstruction du flux d’air normal à travers les voies respiratoires du poumon, et il y a une réponse immunitaire pulmonaire (poumon) et systémique (dans tout le corps) anormale à l’exposition à long terme à des particules nocives (généralement de la fumée de cigarette).
Symptômes du stade I de la BPCO
Le stade I est le stade auquel la BPCO commence. Il peut s’agir d’un processus très progressif, qui prend des années à se développer. À ce stade précoce, il se peut que vous ne présentiez aucun symptôme.
Le premier stade de la BPCO peut commencer par une toux gênante qui ne s’estompe pas. La toux peut être productive (c’est-à-dire qu’elle produit du mucus) ou sèche.
D’autres symptômes peuvent être présents à ce stade initial de la BPCO, notamment la fatigue et/ou l’essoufflement (en particulier lors d’un effort). À ce stade, de nombreuses personnes pensent qu’elles ont des allergies ou qu’elles sont simplement sujettes aux rhumes.
Cependant, lorsqu’une personne commence à ressentir des symptômes, les lésions pulmonaires ont généralement déjà commencé. C’est pourquoi il est important de connaître les risques de la BPCO (tels que le tabagisme et l’exposition aux polluants environnementaux) et d’être conscient des signes et symptômes courants de la maladie.
Un diagnostic et une intervention précoces peuvent permettre d’administrer le traitement le plus efficace contre la BPCO, ce qui se traduit par de meilleurs résultats.
➡️Si vous avez des problèmes respiratoires, il est important de consulter votre médecin, en particulier si vous avez été fumeur ou si vous avez travaillé (ou vécu) dans un environnement où la qualité de l’air est médiocre.
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Diagnostic du stade I de la BPCO
Pour diagnostiquer la BPCO, votre prestataire de soins de santé effectuera très probablement deux tests principaux. Il s’agit d’un examen physique et d’un test de spirométrie.
Un test de spirométrie consiste à respirer profondément et à souffler dans un tube relié à un appareil de mesure de la pression du flux d’air, appelé spiromètre. Ce test permet de mesurer le fonctionnement des poumons.
Au stade I, le résultat de la spirométrie est égal ou inférieur à 80 % du volume expiratoire forcé (VEMS) en une seconde (de la capacité respiratoire/pulmonaire normale) avec une limitation modérée du débit d’air.
D’autres tests de dépistage de la BPCO peuvent être effectués :
- radiographie du thorax
- Tomodensitométrie (CT scan)
- Test d’alpha-1-antitrypsine (AAt) pour détecter une protéine fabriquée dans le foie qui protège les poumons contre les dommages et les maladies.
- analyse de sang
- Autres tests pulmonaires
Prise en charge de la BPCO au stade I
La mesure la plus importante (et la plus efficace) à prendre au stade initial de la BPCO est d’arrêter de fumer si vous êtes fumeur.
Si vous vivez ou travaillez avec un fumeur, il est également important d’éviter le tabagisme passif. D’autres mesures de prévention de la BPCO peuvent être prises :
- Augmenter l’activité physique. Si vous n’êtes pas très actif, sortez du canapé et commencez à pratiquer des activités (sport, vélo, marche, etc.).
- Commencez à faire de l’exercice régulièrement (avec l’accord de votre médecin). L’exercice améliore la capacité de l’organisme à utiliser l’oxygène.
- Améliorez votre alimentation. Adoptez un régime alimentaire sain, composé d’une variété de fruits et de légumes de couleur vive (comme le régime méditerranéen). Une alimentation saine contribue à renforcer le système immunitaire de l’organisme, ce qui permet d’éviter les rhumes et les infections.
- Évaluez votre environnement. Si vous vivez ou travaillez dans une zone où le niveau de polluants est élevé (par exemple, si vous vivez ou travaillez à côté d’une zone industrielle), envisagez d’utiliser des filtres à air HEPPA pour l’intérieur, de déménager dans un endroit où l’air est plus pur et/ou de changer d’emploi.
- Évitez les facteurs déclenchants. Il s’agit notamment de la poussière, des moisissures, du pollen, de la fumée, du parfum et d’autres polluants présents dans l’air.
- Évitez d’utiliser des produits chimiques puissants pour le nettoyage ou sur le lieu de travail.
Arrêt du tabac au stade I de la BPCO
Lorsque l’on envisage des interventions sur le mode de vie pour la BPCO, il est très important d’examiner l’impact du sevrage tabagique. Une étude réalisée en 2019 a révélé que même les fumeurs qui ne répondaient pas aux critères de la BPCO (mesurés par spirométrie) déclaraient tousser et produire du mucus.
Ce groupe a été classé au stade 0 de la classification GOLD (risque de BPCO). En fait, 42 % des fumeurs de l’étude, considérés comme étant au stade 0, présentaient des signes radiologiques (rayons X) d’emphysème et de maladie des voies respiratoires.
Les auteurs de l’étude ont écrit : « Le sevrage tabagique est l’intervention la plus efficace pour prévenir la BPCO et ralentir la progression de la maladie ».
Traitement de la BPCO au stade I
Le traitement médical du stade précoce de la BPCO peut inclure un inhalateur, tel qu’un bronchodilatateur à courte durée d’action, pour aider à ouvrir les voies respiratoires et à soulager les problèmes respiratoires.
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Des vaccins réguliers contre la grippe pour aider à renforcer le système immunitaire et protéger votre corps contre les infections respiratoires qui peuvent exacerber les symptômes de la BPCO.
Stade II : BPCO à un stade modéré
Au cours du deuxième stade de la BPCO, la maladie commence à avoir un impact sur la vie quotidienne, affectant négativement le niveau d’activité et l’état de santé général d’une personne.
Symptômes du stade II de la BPCO
Les symptômes généralement présents au stade II de la BPCO sont les suivants :
- Toux productive chronique (fréquente, de longue durée), généralement plus grave le matin, qui s’aggrave (par rapport au stade I).
- Fatigue, qui peut être légère ou sévère, en fonction de nombreux facteurs différents (tels que le niveau d’activité, la présence d’une exacerbation, etc.)
- un essoufflement suffisamment important pour rendre difficiles les activités quotidiennes, même les plus légères
- Respiration sifflante (causée par le passage de l’air dans les voies respiratoires obstruées)
- Difficultés à dormir
- Perte de mémoire, confusion ou troubles de l’élocution.
- Exacerbation (poussées) : les symptômes s’aggravent considérablement pendant quelques jours et peuvent nécessiter un changement de médicament.
➡️C’est généralement au stade II de la BPCO que l’on consulte un médecin.
Diagnostic du stade II de la BPCO
Votre médecin diagnostiquera une BPCO de stade II si votre test de spirométrie mesure entre 50 % et 79 % de volume expiratoire forcé (VEMS) en une seconde. Le VEMS est la mesure de la capacité des poumons à expirer de l’air.
Prise en charge de la BPCO au stade II
La réadaptation pulmonaire implique une supervision et un enseignement menés par votre équipe de réadaptation (qui peut comprendre des médecins, des infirmières, des inhalothérapeutes, des physiothérapeutes, des spécialistes de l’exercice et des diététiciens).
Ensemble, ces professionnels de la santé développent un programme d’intervention personnel pour répondre aux besoins spécifiques de chaque personne atteinte de BPCO.
Le programme de réadaptation pulmonaire comprend :
- Groupes de pairs/soutien (avec d’autres personnes atteintes de BPCO)
- Entraînement à l’exercice
- Éducation à la santé
- Programme de sevrage tabagique
- Gestion des symptômes
- Techniques respiratoires
- Éducation à un régime alimentaire sain
Traitement de la BPCO de stade II
Le traitement médical/pharmacologique de la BPCO de stade II peut inclure des inhalateurs/bronchodilatateurs à longue durée d’action.
Stade III : BPCO sévère
Une personne atteinte d’une BPCO de stade III commencera à ressentir des symptômes plus graves :
- une intensification de la toux et de l’essoufflement
- des poussées fréquentes
- des infections respiratoires (rhumes, bronchites ou pneumonies récurrentes)
- des maux de tête (en particulier le matin)
- Respiration rapide
- Lèvres ou ongles bleus
- Gonflement des jambes, des chevilles ou des pieds
- Difficulté à respirer profondément
- Diminution du niveau de vigilance mentale/confusion mentale
- Troubles du sommeil
Diagnostic du stade III de la BPCO
Le diagnostic de BPCO de stade III est posé lorsque les poumons ont une capacité de 30 à 50 % de leur capacité normale de fonctionnement. Votre médecin diagnostiquera une BPCO de stade III si votre test de spirométrie mesure entre 30 et 49 % de volume expiratoire forcé (VEMS) en une seconde.
Prise en charge de la BPCO de stade III
Lorsqu’une personne est atteinte d’une BPCO de stade III, il est important qu’elle s’engage dans un programme de réadaptation pulmonaire (si elle ne l’a pas déjà fait).
Les experts affirment que l’exercice régulier et la formation à la gestion de la santé, ainsi que les exercices respiratoires et d’autres types de réadaptation, enseignés par un expert (tel qu’un thérapeute respiratoire), constituent l’une des modalités de traitement les plus efficaces pour les personnes souffrant d’une BPCO sévère.
Bien que les symptômes soient graves à ce stade, il est tout aussi important (et peut-être même plus) de rester actif qu’aux premiers stades de la maladie.
Comme auparavant, il est important de suivre un régime alimentaire sain, de faire de l’exercice (avec l’accord de votre médecin) et d’éviter le tabagisme et les polluants environnementaux.
Traitement de la BPCO de stade III
Des examens fréquents peuvent être nécessaires pour tester votre fonction pulmonaire et évaluer votre réponse aux médicaments. Votre médecin peut vous prescrire un inhalateur de stéroïdes (pour aider à réduire l’inflammation des poumons).
Une oxygénothérapie supplémentaire peut être prescrite (attention, l’oxygénothérapie n’est pas nécessairement prescrite à un stade spécifique de la BPCO, mais plutôt en fonction de vos symptômes. Le plus souvent, l’oxygène est prescrit aux personnes souffrant d’hypoxie au repos (faible taux d’oxygène au repos).
Elle peut également être prescrite pendant les périodes d’exacerbation, mais certaines recherches montrent que l’oxygénothérapie peut être à la fois nocive et utile pour les poussées de BPCO.
Assurez-vous de parler à votre fournisseur de soins de santé si vous avez des questions sur l’oxygénothérapie.
Voir aussi : L’acupuncture : peut-elle traiter vos douleurs ?
Stade IV : BPCO très sévère
Au fil du temps, les dommages irréversibles causés aux poumons par la BPCO s’étendent aux zones où l’oxygène est échangé, ce qui entraîne l’emphysème.
Aux stades avancés de la BPCO, les poumons ne sont plus en mesure de fournir à l’organisme un apport d’oxygène adéquat.
Cela a des répercussions sur d’autres organes, tels que le cœur et l’artère pulmonaire. Le cœur doit travailler plus fort pour pomper le sang, ce qui peut entraîner des maladies cardiaques.
Une rétention d’eau peut se produire lorsque le cœur s’affaiblit et que le liquide s’accumule, provoquant un gonflement des extrémités inférieures (les pieds, les jambes et les chevilles).
Symptômes du stade IV de la BPCO
Au dernier stade de la BPCO, la maladie commence à avoir un impact sérieux sur toutes les activités de la personne.
De plus, à ce stade, l’essoufflement est souvent présent, même lorsque la personne se repose. Lorsque le taux d’oxygène dans le sang est faible alors qu’une personne est inactive, on parle d’hypoxie de repos.
Les symptômes du stade IV peuvent comprendre tous les symptômes des autres stades de la BPCO, mais ils s’aggravent. Par exemple :
- Perte de poids (fréquente)
- Maux de tête matinaux
- Respiration laborieuse
- Difficultés extrêmes dans les tâches quotidiennes telles que s’habiller ou se doucher
- Délire
- Respiration sifflante
- Augmentation du rythme cardiaque (même au repos)
- Pression artérielle élevée dans l’artère pulmonaire (l’artère qui transporte le sang du cœur aux poumons).
- Infections graves
- Symptômes pouvant nécessiter une hospitalisation d’urgence
Les épisodes d’exacerbation sont plus fréquents, peuvent être plus graves et peuvent être mortels. L’essoufflement est si grave qu’il peut avoir un impact sur la circulation du corps, affectant le cœur en raison du manque d’oxygène et d’une circulation d’air adéquate (ce qui peut entraîner des complications cardiovasculaires).
Maux de tête matinaux
➡️Les maux de tête matinaux fréquents chez les personnes atteintes de BPCO sont généralement causés par plusieurs facteurs, notamment :
- Des niveaux élevés de dioxyde de carbone dans le sang (causés par des lésions pulmonaires qui rendent les poumons incapables d’éliminer efficacement le dioxyde de carbone).
- Des niveaux élevés d’oxygène dans le sang (hypoxie, causée par des lésions pulmonaires qui interfèrent avec la quantité d’oxygène que les poumons sont capables d’absorber dans les minuscules structures appelées alvéoles). De faibles niveaux d’oxygène dans le sang peuvent également provoquer des maux de tête matinaux.
D’autres symptômes peuvent apparaître :
- Un risque accru de nombreuses autres affections telles que les troubles cardiaques et autres problèmes circulatoires, le diabète et l’arthrite.
- Une insuffisance respiratoire chronique causée par de faibles niveaux d’oxygène et une accumulation de dioxyde de carbone (CO2).
- Les crépitants, dont on pense qu’ils sont dus à la réouverture des voies respiratoires obstruées par une inflammation de longue durée et des sécrétions pulmonaires.
- thorax en tonneau dû à un gonflement excessif constant des poumons
- Douleur thoracique
- somnolence
- Dépression
Diagnostic du stade IV de la BPCO
Au stade IV de la BPCO, les poumons ne fonctionnent qu’à 30 % (ou moins) de leur capacité normale. Votre médecin diagnostiquera une BPCO de stade IV si votre test de spirométrie mesure moins de 30 % du volume expiratoire forcé (VEMS) en une seconde.
Prise en charge de la BPCO au stade IV
La prise en charge de la BPCO au stade IV reste normalement la même qu’au stade III. Il est important de rester aussi actif que possible, d’arrêter de fumer ou, si vous avez déjà arrêté, de ne plus fumer de cigarettes, d’e-cigarettes ou d’autres appareils à fumer. N’oubliez pas le vieil adage : « Vous êtes toujours à une cigarette d’un paquet par jour ».
Voir aussi : Maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) : les différentes options de traitement
Respectez votre régime alimentaire et continuez à participer à vos groupes/programmes de réadaptation pulmonaire. Vous devrez peut-être procéder à des ajustements.
Si votre niveau d’activité est gravement affecté, envisagez de participer à des groupes de soutien par les pairs via un forum en ligne ou par téléphone. N’oubliez pas de vous faire vacciner et de consulter régulièrement votre médecin.
Traitement du stade IV de la BPCO
Le traitement de la BPCO au stade IV peut comprendre :
- Un bronchodilatateur à courte durée d’action en cas de gêne respiratoire (pour aider à ouvrir les voies respiratoires et soulager les problèmes respiratoires).
- Un inhalateur/bronchodilatateur à longue durée d’action
- une oxygénothérapie complémentaire.
- Le traitement chirurgical peut comprendre
- une chirurgie de réduction du volume pulmonaire (une partie du tissu pulmonaire malade est enlevée)
- une transplantation pulmonaire
Conclusion
Vous entendrez peut-être parler du stade IV de la BPCO comme d’une « maladie pulmonaire obstructive chronique en phase terminale ». Mais il est important de noter que de nombreuses personnes atteintes de BPCO vivent pendant des années, en particulier lorsqu’elles suivent les conseils de leur prestataire de soins de santé et qu’elles respectent leur plan de traitement concernant les changements de mode de vie.
Un autre facteur clé est le maintien d’une attitude positive, qui peut grandement aider une personne à faire face à une maladie chronique. Avec un bon traitement médical – même si la BPCO est au stade sévère – elle ne doit pas nécessairement être le moteur de votre longévité.
Respectez le plan de votre équipe soignante, réagissez rapidement aux changements de symptômes (par exemple lors des poussées) et pratiquez des activités positives qui vous plaisent.