Cancer colorectal: chirurgie et chimiothérapie. La prise en charge du cancer colorectal ne cesse de s’améliorer. Ce qui ne doit pas faire oublier le rôle primordial de la prévention. Car dépisté tôt, il se guérit.
Le cancer colorectal est une maladie fréquente avec 1 420 000 nouveaux cas par an dans le monde. Il est le 2 ème par sa fréquence , chez l’homme comme chez la femme , après ceux de la prostate et du sein.
Pourquoi ces chiffres alarmants?
L’incidence de ce cancer ne baisse pas, parce qu’on le dépiste beaucoup plus souvent et que l’espérence de vie augmente . Sa fréquence est en effet directement liée au vieillissement de la population.
Dr. Patrice Pienkowski, gastro-entérologue, président de la commission de cancérologie du CREGG
en revanche, la prise en charge s’améliore , car les traitement progressent.
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Associer chirurgie et chimiothérapie
L’ablation du Cancer est nécessaire et suffisante lorsqu’on intervient très précocement. Le chirurgien retire le segment de côlon atteint et les douze à quinze ganglions qui sont autour.
Une intervention réalisée de plus en plus souvent par cœlioscopie ( sans ouvrir l’abdomen).
Lorsque les analyses montrent l’envahissement des ganglions, une chimiothérapie est ensuite proposée sur 6 mois maxiumum.
Chaque séance se déroule dans la journée: on rentre chez soi après 1 à 2 heures de perfusion. Certains malades se voient proposer un traitement par voie orale.
D’autres chimiothérapies sont utilisées pour réduire la taille de la tumeur avant la chirurgie, ou encore comme traitement palliatif en cas de dissémination à d’autres organes.
Les médecins ont, en effet, plusieurs médicaments à leur disposition. Il les associent en fonction du stade de la maladie, de l’état général du patient, de son âge et du rapport bénéfice/risque , en tenant compte de la toxicité et des effets secondaires du traitement.
➡Les médecins peuvent combiner les anticancéreux, afin d’obtenir des 《cocktails》plus efficaces et mieux supportés.
Et divers protocoles ( nouveaux produits ou nouvelles assocuations) sont en cours d’évaluation.
Cet arsenal thérapeutique a permis, en à peine une décennie , de transformer le pronostic de ce cancer: on guérit plus souvent et l’on vit plus longtemps en cas de récidive.
Proposer des traitements à la carte
Selon le Dr. Pienkowski, » la première chimiothérapie associe générallement le 5-fluorouracile (5FU) et un sel de platine ( protocole FOLFOX).
Mais il existe d’autres combinaisons possibles. L’essentiel étant de ne pas perdre de vue la tolérance au traitement et la qualité de vie du patient ».
À cela sont venues s’ajouter d’autres armes mieux ciblées. Il s’agit d’anticorps monoclonaux, des substances qui perturbent la vascularisation de la tumeur , indispensable à sa croissance.
C’est le cas du bevacizumab ( Avastin) et du cetuximab ( Erbitux).
Faire le diagnostic avant les premiers symptômes
Pour les formes évoluées, il existe donc beaucoup de traitement qui permettent d’augmenter la survie. Et qui font de plus en plus de ce cancer une maladie chronique, avec des périodes de pause thérapeutique, suivies d’une reprise des traitements. Le tout savamment dosé.
En fait, comme bien d’autres cancers, celui du côlon est une maladie insidieuse évoluant à bas bruit.
Plus fréquent à partir de la soixantaine, il ne donne des symptômes qu’à un stade déjà avancé. Il se manifeste alors par des troubles du transit ( constipation ou diarrhée inhabituelles, alternance de constipation et de diarrhée), des coliques abdominales , ou encore des saignements .
Mais ces derniers ne sont pas toujours visibles dans les selles. D’où l’importance du dépistage.
➡ 10 ans : c’est le temps que met un polype pour se transformer en cancer. C’est aussi le délai dont on dispose pour le retirer.
Repérer une tumeur très petite permet de guérir dans près de 90% des cas. Les personnes à risque ( antécédents familiaux de cancer , polypes) doivent se faire suivre régulièrement dès 40 ans et subir une coloscopie tous les cinq ans ( grâce à la coloscopie, on peut prélever un fragment de la zone suspecte, qui sera analysé en laboratoire).
Les autres devraient effectuer un test de recherche de sang dans les selles tous les deux ans, après 50 ans.
L’Hemoccult 2, qui sert à ce type de dépistage, se généralise en France . Il est simple à utliser: il suffit de prélever deux échantillons de selles à l’aide d’une spatule, pendant 3 jours, de les placer dans le carton prévu à cet effet et de les envoyer au laboratoire.
Si le test revient positif ( présence de sang) , l’exploration de l’intestin par coloscopie est nécessaire pour confirmer le diagnostic.
Sachez aussi que tout saignement , même d’apparence anodine , doit faire consulter.
On surveille en priorité les personnes à risque
🔷QUI EST CONCERNÉ? Le risque d’avoir un cancer du côlon est augmenté chez les personnes souffrant d’une maladie chronique inflammatoire de l’intestin ( rectocolite hémorragique, maladie de Crohn) ou ayant un proche lui-même atteint.
🔷QUE RECHERCHE-T-ON ? Dans la majorité des cas , le cancer se développe à partir d’un polype. C’est pourquoi il est important de dépister et d’enlever au plus tôt ces petites tumeurs bénignes.
🔷QUEL EXAMEN PRATIQUE-T-ON? Une coloscopie , sous anesthésie générale , par l’intermédiaire d’un endoscope souple ( tube optique ) introduit par voie anale.
Elle est indolore mais exige une préparation rigoureuse ( régime sans résidus pendant 3 jours et purge à avaler la veille pour vider l’intestin).
À QUOI ÇA SERT? Cet examen permet d’explorer le côlon et le rectum , d’effectuer des prélèvements (biopsies) et de retirer des polypes.
On peut aussi pratiquer , grâce à de nouveaux scanners, une coloscopie virtuelle visualisant le côlon de » l’extérieur » .
Inconvénients= le scanner peut provoquer une sensation de claustrophobie et on ne peut faire ni biopsie ni ablation des polypes.
➡https://www.sfed.org/patients/film-coloscopie = LA COLOSCOPIE EXPLIQUÉE SOUS FORME D’UN COURT FILM, POUR MIEUX APPRÉHENDER CET EXAMEN